Aurélie Noury
Enlivrés/Délivrés
Cet article s’intéresse aux multiples cas en littérature de livres imaginés à l’intérieur de livres réels. Sous forme d’un titre, d’une note d’intention, d’une citation, voire d’une complète écriture, ces livres fictifs peuvent être au service de l’histoire ou énoncer un projet d’auteur bien réel. Si la littérature regorge de tels objets, pour la plupart, au moins dotés d’un titre et d’un nom d’auteur, peut-on imaginer le cas d’un livre autonome qui, à ce titre, fournirait suffisamment d’informations pour pouvoir être écrit et donc édité dans un volume indépendant ? S’initierait alors la possibilité d’un travail éditorial exhumant ses livres depuis d’autres livres et dont la réalité, jusqu’ici subordonnée, ne dépendrait plus que d’une mise en page.
Antoine Moreau
Ce que fait le copyleft à l'autorité tonitruante de l'auteur
Le droit de copier, de diffuser et de transformer les œuvres rendu possible par des licences libres telles que la Licence Art Libre met l'auteur en position de partage. Ce qui a lieu alors n'est plus la fabrique d'une preuve autoritaire, mais celle d'un passage ouvert à l'augmentation des auteurs et des œuvres possibles. La réalisation des œuvres sous le régime du copyleft vient-elle confirmer la discrétion d'un auteur sachant son autorité balancée par celle d'autrui.
Christophe Bruno
Des résultats négatifs dans le net.art
Cet article pousse à l'extrême la pensée de théoriciens qui se sont intéressés aux figures du pirate et du hacker dans le champ de l'art et du réseau. Il prend comme hypothèse l'échec de la pratique du net.art. Cet échec, qu'on pourrait légitimement considérer comme contingent, est interprété comme le signe d'un résultat négatif dont l'universalité est envisagée. Un lien s'établit entre le caractère indécidable du couple utopie/dystopie et l'aspect syntaxique de certaines formes artistiques.
Éric Watier
L’œuvre discrète
Avec le numérique la restitution d’un original n’est jamais certaine. « Discrétisé », n’importe quel objet devient un code permettant d’infinies manipulations. Cette liberté « manipulatoire » se retrouve dans l’art avec ce qu’on appelle les « œuvres allographiques ». Ici aussi la notation d’une œuvre ne fournit aucun modèle. Au contraire, elle essaie souvent de préserver en même temps une idée et la liberté de son interprétation. Ainsi, qu’il s’agisse d’un objet numérique ou d’un script, l’œuvre discrète est surtout l’offre d’une puissance, c’est-à-dire l’offre non autoritaire de formes autorisées. |